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Cap sur l’alimentation durable



De nombreux adjectifs sont associés au terme alimentation : saine, écoresponsable, biologique, … durable.


Cette dernière a été mise en avant récemment à l’occasion des premières rencontres sur l’Alimentation Durable organisées par la Fondation Carasso (1), le 8 novembre 2016 à Paris. Cette fondation est un acteur clé dans ce domaine, où elle finance de nombreux projets, à différentes échelles.


Depuis quelques années, de multiples acteurs, de plus en plus nombreux, s’impliquent sur cette thématique, faisant partie de l’approche développement durable, comme l’ADEME, ou dans notre région le CERDD (2), Pourquoi ?


Nous avons développé un modèle alimentaire consommateur d’énergie, de ressources, et dont les impacts négatifs sur l’environnement et la santé sont clairement identifiés. A titre d’exemple, rappelons que le gaspillage alimentaire représente 1/3 de la production agricole mondiale destinée à l’alimentation humaine (3). Ceci est en lien avec de nombreux paramètres, de la production agricole, de la filière agro-alimentaire et de la consommation. Concernant la santé, nous sommes confrontés à des extrêmes : sous nutrition pour 795 millions de personnes, carences en micronutriments pour 2 milliards et obésité pour plus de 1,9 milliards (4).


Notre situation est donc bien éloignée des «régimes alimentaires durables» visés par la communauté internationale, la définition de la FAO (2010) : "Les régimes alimentaires durables contribuent à protéger et à respecter la biodiversité et les écosystèmes, sont culturellement acceptables, économiquement équitables et accessibles, abordables, nutritionnellement sûrs et sains, et permettent d’optimiser les ressources naturelles et humaines" (5).


Comment inverser la vapeur ?


Les travaux préparatoires aux Rencontres de l’Alimentation Durable ont permis à un collectif d’acteurs travailler à l’identification des principaux enjeux , freins, et leviers, institutionnels, et sociétaux à une orientation massive et durable vers une alimentation durable (6) en France et à échelle plus large.


Chacun peut contribuer à son échelle, individuellement, collectivement, en qualité de citoyen, de consommateur, de professionnel, d’élu, etc. à orienter nos systèmes alimentaires vers plus de durabilité.


De nombreuses initiatives, de différente nature, sont en effet en marche : sensibilisation, éducation et formation, communication ; appui aux changements de pratiques, innovantes ; approche transversale, systémique, et reterritorialisation des filières alimentaires…


Le maître mot est : travailler ensemble. Ce chantier nous concerne tous, et notre association qui s’est investie principalement dans l’éducation alimentaire et l’animation des territoires, apporte son concours à une évolution positive.


On peut toutefois s’interroger sur la course de vitesse qui confronte les contrepouvoirs en marche au modèle alimentaire dominant actuellement les marchés financiers et les modes de consommation. Il apparaît en effet que la balance penche toujours indéniablement vers les tendances à la surconsommation, l’épuisement des ressources, la mondialisation des échanges et à l’accroissement des inégalités, ceci notamment au détriment des agriculteurs.


Heureusement, de nombreux changements de comportement ou actions individuelles fleurissent, fruit de la recherche de cohérence pour un certain nombre de personnes. Cependant, la société civile comme les collectivités locales se trouvent confrontées à des freins importants en particulier en terme de moyens pour conduire des actions collectives. Le goulot d’étranglement des finances publiques ou privées va dans le sens de soutenir des logiques de concentration, dans ce domaine comme dans d’autres. En effet, le changement d’échelle des mécanismes d’aides publiques et privées privilégiera les acteurs associatifs les plus experts et structurés, voire les groupements d’acteurs, ou encore les collectivités locales les plus importantes. Or, on sait aujourd’hui que la diversification d’initiatives au plus près des territoires, en permettra la résilience (7) dans ce domaine comme dans d’autres. La transition alimentaire passera par un maillage d’initiatives, favorisées par l’éducation et l’appui aux projets locaux. Les politiques publiques actuelles appuieront-elles ces démarches multiformes, souvent à l’échelle très locale ?


La question reste donc posée, mais maintenons notre cap vers une alimentation durable, contre vents et marées !

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