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Nathalie Hure, infirmière scolaire, nous parle du Fruit pour la Récré

> Dites nous quelques mots de vous, de votre métier :

Je suis infirmière scolaire depuis 2003.

Les missions des infirmières scolaires sont multiples et variées, ce qui fait que ce métier est à la fois très prenant mais aussi très enrichissant. Nous sommes les conseillères techniques en matière de santé auprès des chefs d'établissements et directeurs d'école, mais notre plus grande mission est une mission de prévention auprès des élèves.

> Dès la mise en place de la convention DRAAF (Direction Régionale de l'Agriculture de l'Alimentation et de la Forêt) - ARS (Agence Régionale de la Santé) - Rectorat, vous avez proposé d'implanter le dispositif un Fruit pour la Récré dans 3 trois établissements : l'école primaire de Bonneuil-les-eaux, le regroupement pédagogique intercommunal de Bacouel, le collège Compère Morel de Breteuil. Pouvez-vous nous expliquer vos motivations ?

Il s'agissait là d'une réelle opportunité pour les élèves de pouvoir bénéficier de cette action. Alors que de nos jours les jeunes ne voient que par les fastfoods, les biscuits pockets... il me semblait très intéressant de travailler avec eux sur les changements de comportement.

Nos jeunes sont assez peu fiers de leur région et de ce qu'elle peut leur apporter, c'était là aussi l'occasion de redorer le blason de la Picardie et de leur montrer que les producteurs locaux produisent de très bons produits.

Et puis la récréation est un temps dans la journée de détente pour les élèves entre eux et pour les adultes entre eux, mais en aucun cas pour les élèves et les adultes entre eux. Un Fruit pour la Récré était aussi une opportunité de partager un moment de détente ensemble.

> Comment la mise en place du dispositif a-t-elle été perçue dans les établissements ?

Je savais qu'obtenir l'adhésion des élèves au projet ne poserait pas de problème, car ils sont très réceptifs à ce type d'action. La difficulté s'est révélée être l’adhésion des enseignants.

Lorsque que j'ai sollicité les écoles du secteur de recrutement de mon collège je pensais avoir plus de retours. Seules les 2 écoles qui se sont impliquées dans le projet m'ont recontactée dans la journée pour poser leur candidature. Au collège, il n'y a eu aucun problème, le chef d'établissement et les enseignants étant très preneurs de ce type de projet.

> Parlez-nous de votre expérience de l'opération Un Fruit pour la Récré...

Crédits photo : Echanges pour une Terre Solidaire

C'est un projet magnifique, qui induit réellement un changement dans le comportement des élèves, et ce, dès la deuxième distribution de fruits.

L'an dernier le distribution se faisait un jour où je n'étais pas sur le collège, je n'avais donc pas pu mesurer l'impact réel de l'action. Cette année j'ai non seulement assisté aux interventions de Mme Da Silva (Echanges pour une Terre Solidaire) et de Mme Corpet (arboricultrice) avec les élèves, mais j'ai également encadré les distributions de fruits durant les récréations. J'ai réellement vu une énorme différence entre la première distribution de fruits, où les élèves se montrent frileux, n'osent pas, ne veulent pas, ne s'approchent même pas du lieu de la distribution, et les distributions suivantes où tous les élèves sont regroupés autour du lieu de distribution et partagent leur avis sur le goût de la pomme avec leurs camarades, leurs enseignants et les autres personnels.

Et puis comment pourrait-on dire que cette action n'induit pas de changement de comportement, lorsque les 6 distributions passées, les élèves viennent me voir pour me demander si il est possible d'avoir à nouveau des fruits à la récréation ?

> Quels éléments vous paraissent particulièrement efficaces dans cette opération ?

La rencontre avec l'arboriculteur est, à mon sens, un incontournable. Les jeunes ont besoin de concret, leur dire que quelqu'un en Picardie a produit tel ou tel fruit n'a pas de réel sens à leurs yeux, mais les mettre en face de cette personne, échanger avec elle a beaucoup plus d’impact.

L'accompagnement très efficace de Mme Da Silva tout au long de l'action est là aussi un incontournable, aussi bien auprès des enseignants qu'auprès des élèves lors des interventions.

> Avez-vous notez un changement dans ces habitudes depuis l'opération Un Fruit pour la Récré ? Si oui lesquels ?

Comme je l'ai dit précédemment les élèves viennent demander de poursuivre les distributions de fruits après la sixième distribution. Nous avons aussi constaté que les élèves prennent plus facilement un fruit à la cantine qu'avant, et il arrive même qu'ils demandent d'où il vient.

> Avez-vous des retours de la part des enfants ? Des parents ?

Les retours des enfants sont très positifs. Il nous est plus difficile de toucher les parents, ou du moins d'avoir un retour de leur part. Lors de la journée de lancement de l'action, et ce malgré de nombreux courriers envoyés, un seul parent d'élève s'est déplacé.

> Qu'avez-vous envie de nous dire de plus ?

J'espère sincèrement que cette action va pouvoir être pérenne.

Propos recueillis par Echanges pour une Terre Solidaire

Crédits photo : Echanges pour une Terre Solidaire

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